vendredi 7 juin 2013

Le Far North en road trip


Après mes 5 semaines de travail acharné, j'ai bien mérité quelques vacances. Je décide de finir d'explorer la région du Far North. Je ne reviendrai peut-être pas dans le secteur plus tard, c'est tellement isolé.

Cap plein Nord, direction le Cape Reinga. Ce n'est pas le point le plus au nord, mais presque, et de toute façon le point le plus au nord est inaccessible. Le Cape Reinga, c'est là que les eaux de l'océan Pacifique et de la mer de Tasman se rejoignent. Ça peut créer d'énormes vagues et beaucoup de courant, il paraît qu’on peut parfois voir des dauphins jouer dans les vagues. Pour les maoris, c'est de là que les âmes des morts vont rejoindre l'au-delà. C’est superbe et ça a des allures de bout du monde. Puis cap sur les dunes de sable à Te Paki, un tout petit peu au sud, sur la côte ouest. Au début, au pied des dunes, on pense qu’il s’agit d’une grande dune de sable façon dune du Pylat, mais en haut de la première dune, c’est un désert qui s’offre à la vue. Du sable, du sable partout, des collines de sable, jusqu’à la mer qui est bien plus loin que je l’aurais imaginée. Je suis impressionnée, j’ai envie de courir partout, c’est un bac à sable géant ! En haute saison, les touristes viennent ici faire du sand board. Là, c’est l’automne, il n’y a plus assez de touristes. Nous ne sommes pas nombreux sur les dunes, chacun a la sienne ! C’est superbe, impressionnant, et ça se prête à merveille à une bonne séance de roulé boulé. Ça fait du bien de rajeunir de vingt ans, de marcher comme bourrée en bas de la dune, et d’avoir du sable plein les cheveux et les oreilles.

Après cette bonne séance de rigolade, direction le camping et la douche froide pour enlever tout ça. Les soirées sont à présent fraîches et la douche froide bien vivifiante ! La nuit qui suivra sera infernale… Loulou est garé pile au mauvais endroit, infesté de souris. On ne comprend pas d’où viennent tous ces petits bruits pendant qu’on regarde Whale Rider (au passage, ce film est absolument magnifique. Il me donne envie d’en savoir un peu plus sur la culture maorie.) Une fois que tout est éteint, je sens un truc qui galope près de ma tête… Les souris sont partout à se cacher dans le van, sous le matelas, dans les garnitures des portes, sous les sièges… L’horreur ! Elles ont fait un festin du pain pendant qu’on mangeait dehors. On bouge le van en pleine nuit jusqu’à l’autre bout du camping, mais au moins une a dû rester à l’intérieur et nous réveillera toutes les 2 minutes. La journée suivante est dure ! Il faut reprendre la route vers le sud. Les paysages du Far North sont sublimes. De beaux reliefs, une nature sauvage et verdoyante, un sol rouge, du sable blanc, des plages paradisiaques côté Pacifique, une côte sauvage côté mer de Tasman. Et comble du luxe, pas un pékin à l’horizon. Je suis sous le charme.

En route vers les forêts de kauris, nous faisons une halte aux Ngawha Springs, seule zone géothermale en dehors de la zone de Taupo et Rotorua (qui sont plus ou moins au centre de l’île du nord). Ça fait du bien de se reposer, au clair de lune et sous les étoiles, dans les bassins d’eau chaude (la température des différents bassins est comprise entre 30 et 40 °C :-) après la nuit blanche à cause des souris. Je suis complètement shootée. Ca fait du bien d’être dans cette eau bouillonnante, avec les vapeurs qui montent dans la nuit. C’est une ambiance très spéciale, et encore une fois, nous sommes moins de personnes qu’il n’y a de bassins. Mon maillot de bain qui était blanc a tourné au gris et pue l’œuf pourri mais c’est pas grave !

Puis c’est parti pour les forêts de kauris (prononcer kaori) a Waipoua, arbres géants et millénaires, les plus vieux de la planète après les séquoias. Ils ont été massivement abattus lorsque les colons européens ont compris tout ce qu’ils pouvaient en faire. Environ 90% des arbres ont disparu, le reste est aujourd’hui protégé. Les forêts valent le détour, elles sont magnifiques, la taille des kauris est impressionnante. A côté, les autres arbres ont l’air d’allumettes. On se sent tout petit a cote. La nuit venue, on part à la chasse aux kiwis ! Il faut mettre un filtre rouge sur la frontale pour ne pas les faire fuir. C’est excitant de partir dans la forêt dans la nuit et de traquer le bruit du kiwi. Coup de pot, au premier virage il y en a un, juste à mes pieds. Alors c’est ça, l’emblème national ? C’est vrai que c’est tout mignon, ce petit oiseau qui court par terre. Il s’enfuit après quelques secondes de face à face. La pluie tombe drue à présent et la forêt prend des allures de décor de film d’horreur. Ce n’est plus la peine de chercher les kiwis de toute façon, avec toutes ces gouttes et ma capuche sur la tête, je n’entends plus rien ! Les deux tentatives suivantes se soldent par des échecs, les averses choisissant pile le moment où on sort pour se déclencher. Du coup, on fait une tonne de crêpes dans la cuisine du super camping. Ça va égayer le quotidien culinaire pour les jours qui suivront, c’est important de se faire ce genre de plaisir lors d’un voyage en van. Ca va changer du pain de mie premier prix et de la citrouille qu'on met 10j a manger!

Etape suivante, Tutukaka et les Poor Knights, sur la côte Pacifique, mon cadeau d’anniversaire et de Noël de la part de Nico :-) Les Poor Knights sont des îles à une petite heure de bateau de Tutukaka, haut lieu de la plongée sous-marine en Nouvelle-Zélande.  Elles sont classées réserve naturelle, ainsi que les eaux qui les entourent. Jacques Cousteau en personne les a classées dans son top 10 des spots de plongée au monde. Nous réservons pour le lendemain avec le plus gros opérateur de la ville, les autres étant partis en vacances à la fin de la saison… Pas le choix, c’est parti, on embarque sur le bateau avec la petite douzaine d’autres touristes. Le skipper est super cool et nous apprend plein de choses sur l’histoire des Poor Knights, autrefois habitées par une tribu maorie. Elle a été massacrée par une autre tribu à qui elle a refusé de vendre des porcs vivants, donnés par les colons européens, afin de garder le monopole du commerce de ces animaux. A présent les îles sont maudites, seuls les employés du Department of Conservation y mettent les pieds de temps à autre. Le skipper cherche un endroit abrité car il y a pas mal de houle, le temps est pas terrible. Pas de pot, tous les meilleurs spots sont du côté aujourd’hui exposé au vent. Je ferai quand même deux plongées, peu différentes de ce que j’ai vu dans la Bay of Islands si ce n’est le relief sous-marin, la présence de nudibranches et que l’eau est bleue au lieu d’être verte. Les plongées sont belles mais je m’attendais à quelque chose de plus exceptionnel. Il faudra revenir en été, avec le petit opérateur local. Le temps se gâte entre les deux plongées. Lors de la deuxième, je vois les flashes des éclairs sous l’eau… Surprise à la remontée, le skipper a été obligé de déplacer le bateau, il faudra nager un bon moment sous la pluie battante pour le rejoindre!

Retour à la Bay of Islands, pour aller randonner au Cape Brett et voir enfin d’un seul coup d’œil toutes ces îles. Ca valait le coup de revenir ! Les vues sont splendides. La marche est assez harassante, on ne voit rien d’autre que le bush pendant de longs moments et d’un coup, paf, une vue de dingue. On trace comme des fous pour faire le maximum de la marche en un jour, alors que normalement il en faudrait 2. Je finirai sur les rotules mais avec de belles images dans la tête et dans mon appareil photo :-)

Un magnifique road trip, qui m'a fait du bien apres mon rythme de fou. J'ai decouvert de sublimes paysages, qui confortent mon choix d'etre venue ici!

Aux Poor Knights
Une baie magnifique pres du Cape Reinga: Spirits Bay
Les Ngawha springs. Attention, c'est chaud!
La foret de Waipua, magnifique!
Une crique pres de Tutukaka. Encore une crique paradisiaque!

La Bay of Islands, enfin vue en entier

Le Cape Reinga

Les dunes de Te Paki. J'y aurais passe des heures!

Pares a plonger!

Mieux qu'un mitigeur, les bassins de Ngawha springs

Et enfin, le meilleur pour la fin: Tane Mahuta, le geant de la foret. Magnifique!

mardi 14 mai 2013

La maman des poissons, elle est bien gentille... mais moi je l'aime bien avec du citron!

Tous ces poissons vus en plongee, c'est trop allechant. Il fallait faire quelque chose. Ici, la peche en plongee est permise, mais je trouve ca trop facile. Et surtout, je n'aurai jamais le coeur d'attraper ce que je suis la pour admirer. Me voila donc devenue adepte de la peche a la ligne!

Ici, la peche c'est le sport national. Quasiment tout le monde peche, et a tous les ages. Le soir sur le quai, les familles sont de sortie avec leurs lignes et leurs seaux. Je vois des papis qui apprennent a pecher a leurs petites filles. Il y a les pros, surequipes et qui connaissent les meilleurs spots et les bons moments pour attraper du poisson. Il y en a qui ont juste un bout de fil et un hamecon. Apres il y a les bateaux pour la peche au gros, la c'est encore un autre niveau puisqu'ils peuvent ramener du marlin... c'est aussi une part importante du tourisme local. Des charters emmenent les touristes vers les bons spots et donnent des cours de peche. On peut acheter des appats partout, a la station service, a la droguerie, au supermarche...

Je m'achete ma canne, du fil et des hamecons. On part pecher depuis la plage a Russell. Ca commence mal, je n'arrive pas a choper le mouvement pour lancer la ligne. A chaque fois le bas de ligne retombe deux metres devant moi :-s apres une bonne dizaine d'essais, et apres avoir manque me planter l'hamecon dans le dos de nombreuses fois, c'est bon, j'arrive a lancer la ligne. Une premiere etape est franchie! Ah, ca mord en plus! Mais les poissons sont trop malins, ils bouffent tout l'appat sans mordre a l'hamecon. Cette premiere partie de peche se resumera-t-elle a avoir nourri les poissons? Eh bien non, finalement la chance du debutant me sourit et je finis par avoir un petit snapper au bout de ma ligne! Trop bien! Bon, euh... et maintenant, j'en fais quoi du poisson? Je ne sais pas le tuer... bon ben je vais le laisser mourir dans le seau alors... apres une longue agonie, le pauvre petit snapper est bon pour la casserole. Enfin presque, parce que je ne sais pas le preparer non plus. Le gerant du camping me montre comment lever les filets. Ca fait pas beaucoup compare a la taille du poisson, et comme il est deja petit il ne reste pas grand-chose a manger! qu'importe, la fierte d'avoir peche mon propre repas est la plus grande. Je savoure mon petit filet avec des oignons et des pommes de terre.

Par la suite, je m'ameliore! J'arrive a pecher des petits poissons qui ensuite deviennent de l'appat pour du plus gros poisson. Et ca marche beaucoup mieux! Bon, je perds quand meme quelques hamecons dans les rochers mais ca fait partie du jeu. J'arrete de laisser les poissons crever tous seuls, j'ai appris a les tuer. J'ai rarement mange autant de bon poisson que ces derniers jours. Et c'est vraiment le meilleur poisson que j'ai mange: c'est fondant, plein de bon gout. Rien a voir avec le poisson du monop. Je le mange a la poele ou marine dans du citron, avec une sauce a la noix de coco... une tuerie! Autre qualite de la peche, tu rencontres plein de gens. Les gens viennent taper la discute quand ils te voient avec une canne a peche, et on echange nos ptites astuces de pecheurs. Enfin, j'en apprends plus que j'en donne.

1er spot de peche a Russell et premieres galeres pour lancer la ligne

Mon premier poisson!

La peche, sport de haut niveau
2eme spot de peche, pour aller pecher a maree basse. Il y a pire...

Preparation du materiel

Une peche miraculeuse, et un super bon repas: 2 snappers et 1 kahawai!


PADI, la revelation

5 semaines de plongee intensive, ca vaut quand meme bien un petit debriefing. Tout a commence lorsque j'ai pousse la porte du club de plongee local, pleine d'espoir de decrocher un petit boulot et, pourquoi pas, plonger! Je fais la rencontre de Craig qui, aussitot, me propose de venir sur le bateau pour le prochain trip. Je vais pouvoir plonger a l'oeil en echange d'un coup de main! C'est au-dela de mes esperances. Je suis etonnee d'une telle generosite et de la facilite avec laquelle cela s'est fait: une poignee de main et c'est parti.

J'arrive donc le jour dit. J'aide au mieux cote logistique. Je fais ma premiere plongee (qui est ma 100e!) sur le Canterbury, enorme epave de plus de 100m de long, coulee fin 2007 aubout de la Bay of Islands. L'eau est verte, d'enormes bancs de poissons se promenent autour de l'epave, des anemones violet fluo commencent a coloniser les bastingages. Des "big eye" par centaines ont elu domicile dans les salles obscures. Je remonte enchantee. On enchaine sur une plongee peu profonde a Putuhataha Island, dans une reserve marine. Ici, ce sont des poissons colores qui nous accueillent. Ils ont tellement l'habitude d'etre nourris qu'ils nous collent. Mon buddy se fait meme croquer l'oreille. Les raies et les murenes sont aussi au rendez-vous.

Je retourne ainsi plonger deux autres journees, dont une fois sur le fameux Rainbow Warrior, dont l'epave a ete deplacee du port d'Auckland vers Matauri Bay pour en faire un site de plongee. Je remarque bien vite que je n'aide pas plus que les eleves dive master qui, eux, payent leur formation. Je culpabilise, j'ai l'impression d'abuser de la generosite de Craig. Du coup, pourquoi ne pas tenter la formation dive master a mon tour? Apres tout, ici je ne peux pas gagner d'argent avec mon niveau 3. Je ne retomberai d'ailleurs peut-etre pas deux fois sur des opportunites telles que celle que m'offre Craig. Et puis, j'ai envie de decouvrir le systeme PADI. Apres tout, si c'est si bien developpe a travers le monde, il doit bien y avoir  une raison. Je cherche donc activement du boulot pour les soirs et les week-ends. C'est la fin de la saison, on me refuse partout. Apres 2 semaines, je finis par decrocher mpn taf de serveuse a Russell. C'est un boulot d'un mois, je prends donc l'option 1 mois pour la formation dive master. Et c'est parti, a partir de la tout va a toute allure. Je commence par assister une formation open water conduite par Tony, instructeur freelance pour Craig. La formation open water dure 4j, je la trouve plutot complete pour un premier niveau de plongee! En revanche la methode d'instruction me laisse un peu dubitative: les eleves regardent un DVD hyper long puis repondent a un QCM. Il n'y a pas vraiment de cours et meme si on n'a rien compris c'est presque impossible de se planter. Ce serait pour ca que PADI marche si bien? La semaine suivante, on m'annonce que dans 2 jours je passe les epreuves pratiques. Ah bon, c'est quoi? C'est un 400m de nage, 800m PMT, 100m de tractage d'un plongeur equipe, 15m d'apnee et 15min a attendre dans l'eau dont 2min les mains en dehors de l'eau. Malgre le fait que je n'ai pas nage depuis novembre a cause de mon entorse, tout se passe sans probleme. Mes doutes s'eveillent quant au serieux de la formation. Deux jours plus tard, c'est au tour de l'examen theorique, sans avoir recu plus d'instruction que ce que Tony a pu me donner, comme il a pu, entre deux clients. C'est parti pour 120 QCM, d'un niveau equivalent a celui d'un bon niveau 2, et en 1h c'est bacle. Ce sera un peu pareil pour l'examen "premiers secours": 2h a lire un bouquin et on enchaine sur l'examen, on n'envisage meme pas une mise en situation.

Reste le travail sur le bateau. J'aime bien travailler sur le bateau, filer des coups de main aux eleves, m'occuper de l'organisation a bord. En plus il fait toujours beau, les paysages sont sublimes, et en prime j'ai droit aux dauphins deux fois. Je vois certaines des plus belles scenes sous-marines que j'ai jamais vues. Je rencontre pas mal de monde dont certains se decouvrent une passion pour la plongee. Par contre l'attitude de Craig a change. A present que je suis officiellement lancee dans la formation, il a l'air de se contref... de moi et d'attendre que je sache deja tout faire. Il donne souvent l'impression qu'il est jamais content mais ne fait pas plus d'effort pour nous apprendre des trucs pour autant. Euh, je suis eleve ou staff gratos? Du coup l'ambiance entre eleves dive master n'est pas des plus soudees. Je m'entends bien de maniere individuelle avec la plupart d'entre eux mais on ne peut pas dire qu'il y ait de la cohesion entre nous et c'est bien dommage. Il y a juste un gars que je ne peux pas voir, appelons-le Y. Il est pretentieux et ne connait en fait pas grand chose a la plongee puisqu'il me soutient mordicus qu'il faut utiliser du nitrox pour aller a 60m. Il assume parfaitement sa misogynie, en disant que pour lui c'est une aberration que des femmes soient dive master. Il n'aide pas sur le bateau, et un jour il a meme embarque des eleves open water pour un ptit tour un peu trop profond pendant que Tony aidait le dernier eleve qui avait du mal a descendre. Finalement, il aura son dive master. Ne plongez jamais avec un dive master russe dont le prenom commence par un Y.

Je participe a un bapteme de plongee pour 3 touristes fait par Craig. C'est l'horreur, 3 c'est beaucoup trop et les mecs ne sont pas du tout a l'aise dans l'eau. Je sers de guide de nombreuses fois. Je fais un briefing sur la plongee profonde (attention, on plonge a 25m), un autre sur un site de plongee, je fais passer la plongee "navigation" a une eleve, je fais le mapping d'un site de plongee et je recherche une ancre perdue que je remonte a l'aide d'un sac pour attraper des oursins, d'un sac plastique et d'un bout de corde. J'ecris un plan d'urgence. Et je crois bien que j'ai fait le tour... ca y est, je suis dive master? J'ai le droit de guider n'importe qui, de faire quelques petits bouts d'instruction et meme des baptemes? Ben merci, c'est cool! Tony se marre bien le jour ou je lui dis que je suis dive master. Il me demande si j'ai appris quelque chose sur la plongee en connaissant deja la reponse.

Voila, j'ai decouvert PADI. Je pense que c'est pas serieux du tout, mais qu'ils sont tellement forts en marketing et qu'ils se mettent de telles marges de securite en plongee que ca marche. Par contre, ca fait tout un tas de mauvais plongeurs. Le fait d'etre dive master est tres loin d'etre la garantie d'un bon niveau. Je pensais que par contre, instructeur PADI, c'etait nettement plus serieux, jusqu'au jour ou Tanya, la dive master du club, m'apprend qu'elle va faire la formation instructeur en 12 jours en Thailande. Par contre y'a des trucs qui sont pas mal, comme leur encyclopedie que je trouve super, et l'uniformisation des supports qui fait que le systeme est clair et efficace, a defaut d'etre de qualite :-)

La c'est presque l'hiver mais je pense que je tenterai quand meme de travailler comme dive master lorsque les beaux jours seront de retour!

Matauri Bay, ou se trouve l'épave du Rainbow Warrior

Bon, j'ai pas d'appareil photo en plongée, alors j'en rajoute une couche avec mes photos de la Bay of Islands prises depuis le bateau

Encore une

La plage de Paihia

Mon ferry quotidien

Un dive master, ca se fete malgré tout!

vendredi 3 mai 2013

Bay of Islands, un petit coin de paradis

Apres Hawke's Bay, la Bay of Islands!

C'est la que je vis depuis un peu plus d'un mois. Avec l'automne qui s'approchait a grands pas et le froid qui arrivait nettement a Hawke's  Bay, j'ai vite file au nord pour aller chercher les derniers restes de chaleur en NZ. Et pour le coup, on peut dire que c'est encore bien estival par ici. Nous sommes a present debut mai et je passe encore mes journees en t-shirt.  Je n'ai jamais ete aussi bronzee, et j'ai bien la marque des tongues! Enfin, la n'est pas le propos :-)  la Bay of Islands en quelques mots: 144 iles (un bout de caillou qui depasse de l'eau avec de l'herbe dessus est considere comme une ile), des dauphins partout, des eaux qui regorgent de poissons, un temps estival jusqu'en automne. Il y a pire comme endroit ou passer un mois de son voyage. C'est aussi un lieu historique puisque Waitangi, la ville ou a ete signe le fameux traite du meme nom, est ici. En tres vite, les versions anglaise et maorie du traite sont assez differentes, d'ou des tensions depuis un bon 170 ans au sujet des droits des britanniques et des maoris sur les terres neozelandaises.

Je commence donc par travailler 2 semaines dans un backpacker en echange du logement gratuit. 3h de menage par jour, ce n'est pas hyper excitant mais ca me permet de connaitre un peu le coin et de rencontrer d'autres voyageurs pour plus longtemps qu'une ou deux soirees. Ce sont pour certains de gros fetards, je passe une soiree memorable dans un bar dont le sol est recouvert de sable, a danser  et voir des mecs boire je ne sais quel alcool sur le ventre des filles alongees sur le bar. Puis direction la plage pour la fin de la soiree, et boulot difficile le lendemain. Je passe faire un tour au club de plongee du coin, et je me retrouve embarquee pour des plongees gratos en echange d'un coup de main sur le bateau et au club. Les plongees sont superbes, les eaux incroyablement poissoneuses. Je vois des raies a presque chaque plongee, et par deux fois des dauphins viennent jouer avec le bateau. Je plonge sur le mythique rainbow warrior, recemment classe 10e meilleure plongee au monde. On dit merci qui? :-) Je me lance alors dans la formation divemaster, a laquelle je consacrerai un futur post... tellement de trucs a dire. Je trouve un travail a Russell, jolie petite ville de l'autre cote du bras de mer. Je travaille comme serveuse le soir et le week-end, et je plonge la journee. Moi qui me plaignais de ma vie parisienne trop chargee, ben voila, je fais pire. Je suis debout tous les matins a 6h, et je cavale jusqu'au soir. Apres 3 semaines de ce rythme infernal, je m'endors n'importe ou : dans mon ferry quotidien, en voiture, presque sur le bateau...

Malgre ca, ma vie sociale n'est pas si catastrophique que ce a quoi je m'attendais. Je connais deja tous les conducteurs des ferrys, je rencontre pas mal de monde au club de plongee et je m'entends bien avec mes collegues. Je retrouve ici ma pote americaine d'Hastings et on passe une super soiree sur la jetee. Je ne sors pas beaucoup quand meme car le soir je suis trop crevee! Je me fais cependant prendre en embuscade par mes collegues, et tout ca finit dans un pub avec 3 enormes pichets de biere pour 4. Bizarrement,je ne peux plus avaler la moindre bouchee de gateau au yaourt depuis cette soiree... mon tube digestif n'a pas du apprecier de le voir passer dans l'autre sens.

Au debut de ce rythme de fou, je vis au camping, dans mon van. C'est vite complique, je fais des aller-retours incessants entre le van, la cuisine, les sanitaires, parce qu'avec ma memoire de poisson rouge, j'oublie forcement toujours un truc. Et c'est vite le bordel dans ce petit van, et puis ils me font payer super cher: 126$ pour juste un emplacement ou garer le van, c'est de l'abus! Je trouve une petite chambre a louer en ville, chez Michele, une anglaise expatriee depuis plusieurs annees. Elle vit seule avec ses deux gros chiens, qui au debut m'aboyaient dessus, et maintenant se roulent par terre quand je rentre a la maison. Ca fait du bien d'avoir une vraie chambre, une cuisine et une salle de bains! C'est une vieille maison, en bois comme presque toutes les maisons en NZ. Elle est pleine de courants d'air, il y a des moustiques et j'ai aussi vu une souris, qui a mange une partie de mes provisions. Mais je m'y sens bien, je me fais reveiller par les ptits oiseaux le matin et je ne suis qu'a 5min du boulot :-)

Allez, un petit mot sur le boulot. Je suis dans le restaurant qui a la plus belle vue de tout Russell, on est juste au bout de la jetee et on voit des couchers de soleil de fou. La bouffe est excellente, mais on a tres peu de clients: c'est trop cher et la salle du restau n'est pas tres chaleureuse. Souvent, on mise sur zero clients le soir. Il y a eu juste un soir ou on etait pleins a craquer, ca a ete le soir de la coupure d'electricite: on etait les seuls a avoir un generateur... on est juste 2 serveuses, une anglaise et moi. En cuisine ils etaient 3, ils sont maintenant 2... le troisieme ayant deserte le navire du jour au lendemain. Les patrons ne nous autorisent pas a avoir a manger, truc que je n'ai jamais vu dans aucun restau. Mais bon, en pratique, des que le chef cuistot est en pause, on se fait a manger. Par contre on a droit a un verre de vin apres le taf, autant dire que sans avoir mange, ca fait vite des degats. D'ailleurs, je n'ai encore jamais vu mes patrons. Maintenant ca m'est egal de ne pas les connaitre, mais au debut j'ai un peu hallucine qu'ils ne cherchent meme pas a me rencontrer! Le restaurant ferme dans 8j pour conges, ce sera aussi a ce moment que j'aurai termine ma formation de dive master. Ensuite, ce sera vacances et road trip!

Mon nouveau transport en commun. Ca change du metro!

Ma nouvelle vue au boulot. Ca change aussi..!
Dans le ferry, un jour de brouillard
Brouillard sur la bay of islands

Barbeuc entre travailleurs au premier backpacker
le front de mer a Russell




dimanche 17 mars 2013

Home sweet home

Je vous presente Loulou!

En bonne bretonne, je ne suis pas partie sans mon drapeau, qui a aussitot trouve sa place sous le retro. Moi aussi j'ai mon cote Jackie Moumoute, a ma facon.

Ensemble, nous avons rapidement quitte Auckland. Je n'ai pas envie de rester en ville. 3/4 d'heure de bouchons plus tard (j'avais oublie que ca pouvait exister), je roule en direction du Far North. Je remarque au passage l'ingeniosite des kiwis, qui mettent des feux sur la bretelle d'insertion de maniere a faire passer une voiture a la fois toutes les 30s. Le genre de truc que les automobilistes parisiens auraient tot fait de griller, quoi.

Je m'arrete pour passer la nuit dans ma nouvelle maison a roues sur la cote Pacifique, au parc naturel de Wenderholm. Le lendemain, je pique une tete avant le petit dejeuner, sur une plage absolument deserte. Enfin, c'est vite fait, car c'est forcement a ce moment la que je me rappelle qu'un baigneur s'est fait croquer par un grand blanc il y a tout juste 3 semaines. Mais quand meme... c'est trop bien!

J'embarque mon premier auto-stoppeur et reprends la route vers Bay of Islands. Loulou se traine dans les cotes mais il tourne comme une horloge. Arrivee la-bas, les premieres gouttes de pluie depuis mon arrivee m'accueillent. Je suis epuisee, je n'ai pas l'energie de courir les clubs de plongee. Je glandouille sur la plage, me baigne encore un peu puis prends la direction d'un camping gratuit pas trop loin.

Sur la route cahoteuse, la moquette au plafond du van en profite pour s'ecrouler. Je lutte une demie heure pour la remettre, je n'y arrive pas. Certains connaissent ma patience quand les choses ne marchent pas comme je veux... je suis seule, dans un champ en pleine foret qui sert de camping, repute pour ses vols de voiture (info que j'avais deliberement ignoree). Mon cote peureux (ou cense?) prend le dessus, je retourne d'ou je viens pour acheter de la colle forte et m'installer dans un autre camping... payant. Le proprio est un kiwi super sympa, on prend une biere ensemble et le lendemain, il tambourine a mon carreau, un pot de colle a la main, et repare Loulou en 5 minutes. Ils sont vraiment sympas ces kiwis!


Loulou

Juste mes traces de pas

La vue au petit matin

Arrivee a la Bay of Islands

samedi 16 mars 2013

Hastings et l'exploitation des saisonniers

Me voici arrivee a Hastings, sur la cote pacifique, pour un premier boulot. C'est ici le fruit bowl de la Nouvelle-Zelande, ca devrait pas etre complique de trouver du taf! J'arrive dans une AJ qui se specialise dans l'accueil de travailleurs saisonniers. Ils aident a trouver du boulot, et en echange ils ont des gens qui restent longtemps. Le principe est excellent.  Sauf qu'il y a forcement des inconvenients, que je ne tarde pas a decouvrir. L'AJ est pleine de tres jeunes qui, quand ils ne travaillent pas, passent leur temps a larver devant l'immense ecran plat, fumer ou boire sur la terrasse. C'est crado et les filles de ma piaule sont des plus sans-gene. Bon, c'est pas grave, je vais bosser, c'est pour ca que je suis la. Et ca marche rapidement: des le lendemain de mon arrivee, je suis dans un verger pour cueillir des peches. C'est un boulot physique, ou je dois remplir un panier d'environ 15 a 20kg puis le vider dans une immense benne. Je suis payee au rendement. Les 2 premiers jours, c'est la cata, je suis payee moins que le minimum horaire tellement je suis lente! Je travaille encore une semaine dans un autre verger, mieux payee. J'ai pris le rythme, et je m'entends bien avec le manager qui me porte parfois mon echelle, m'emmene faire un tour de tracteur et m'aide meme a la cueillette parfois..! C'est un vieux Maori qui ne veut pas prendre sa retraite' et qui parle a 10000 a l'heure avec un accent du tonnerre. Je ne comprends rien, mais de toute facon il est tellement bavard qu'il fait la conversation tout seul, c'est parfait! Il a un probleme avec mon prenom, tous les jours j'en change: Sarvase, Servase, Serause, Searnase...
Je rencontre une americaine a l'AJ, qui comme moi ne compte pas passer ses soirees a se defoncer la tete sur la terrasse. Du coup on se fait des virees a Ocean Beach, une plate magnifique ou je prends mon premier bain dans le Pacifique. C'est juste genial! Je vais a Cape Kidnappers, une rando superbe, sur la plage au pied des falaises. On marche les pieds dans l'eau jusqu'aux colonies de fous de bassan. Ca pue!! Il faut vite rentrer pour ne pas etre coincee par la maree montante.
Je decide d'arreter ce boulot qui me casse le dos pour pas grand chose. Je mets le cap sur Auckland ou je deviens proprietaire de Loulou, un mignon petit van qui, a 5j pres, a mon age! Je decolle vers le nord pour rattraper le beau temps et tenter ma chance dans les clubs de plongee de la belle Bay of Islands. A suivre...

Debut de la rando a Cape Kidnappers

Les premiers fous de bassan

La colonie
Mon verger de peches
A Ocean  Beach, une pure merveille
 Sur le chemin du retour de Cape Kidnappers, a maree basse

mercredi 20 février 2013

Sauter dans le port

Ici, sauter dans l'eau, c'est l'attraction phare du centre ville. En plein milieu du Waterfront, il y a un plongeoir à 2 étages : 4-5m et 6-7m (à marée haute !). Je commence par vaincre ma peur de sauter de haut : je saute du 1er étage, une petite victoire !

Sinon, c'est le grand spectacle. Les passants s'arrêtent quelques instants, c'est un vrai public qui encourage les gens. Ca fait un peu comme un cirque de rue. Je resterais des heures. Beaucoup hésitent avant de se lancer, c'est vrai que c'est sacrément haut. Il y a beaucoup de maoris qui sautent. Laëtitia, notre compagnonne de la journée, les calme tous avec son salto arrière du grand plongeoir. Peu d'autres filles vont au grand plongeoir, sauf une blondinette en string qui, une fois en haut, enlève son haut de maillot (comme ça, il ne risque pas de remonter). Après 5min de show, elle sautera du 1er étage sous les vivas du public.

On part continuer à sauter le long de la promenade, avec vue sur la ville. L'eau est propre dans la baie : on observe 2 énormes raies qui s'y promènent. Laëtitia a presque sauté sur l'une d'elles !

Un mec en costume, qui rentre du travail, s'arrête : "I wanna jump too" : il se déshabille et saute en caleçon. Un autre utilise la statue comme plongeoir, c'est impressionnant. Nous, on continue à faire nos p'tits sauts tranquillou, puis on va prendre une bière au bout de la jetée.